Les tribus amérindiennes ayant opposé une réelle résistance aux envahiseurs blancs en Californie n'étaient pas nombreuses. Parmis elles, la principale fut la tribus des Modocs.
Les Modocs vivaient dans le nord de la californie autour du lac Klamath, où d'ancien volcan avaient façonné un paysage quasi lunaire de coulées de lave et de plateaux herbeux plutôt désertique. Peuple fier et rude, ils vivaient de chasse, de cueillette et parfois de rapines. Vers la fin de la ruée vers l'or, les premiers blancs commencèrent à envahir leur territoire et dès le début de ces incursions blanches, les Modocs se montrèrent hostiles à cet envahissement.
Pendant de nombreuses années, aucun conflit ouvert entre les colons blancs et les Modocs ne fut à déclarer. Cependant, ces derniers, parfois associés à leurs voisins les Klamaths et aux Paiutes du Nord, attaquaient régulièrement les camps de mineurs, et les efforts de l'armée pour faire cesser ces raids demeurèrent vains. L'armée estima que la poursuite d'un seul indien mobilisisai en moyenne dix soldats et coûtait plus de 50.000 dollars au gouvernement. Malgrés cela, à la fin de la guerre de Sécession et dans les mois qui suivirent, les militaires réussirent à soumettre les Klamaths, les Paiutes du Nord ainsi que les Shasta et les Hupas.
Il ne restait alors plus que les Modocs, pas trés nombreux , on les estimes entre 400 et 800 tout au plus. Mais comme nous l'avons déjà dit, c'était un peuple fier et rude, de plus leur territoire était un terrain difficile d'accès, ce qui faisait d'eux un redoutable ennemi.
Au début des années 1870, leur chef était Kintpuash que les blancs avaient surnommé Captain Jack. En 1864, celui ci avait accepté que la tribu soit déporté dans une réserve de l'Orégon, mais les conditions de vie dans cette réserve se montrèrent si précaires qu'un an plus tard en 1865, Kintpuash et les siens regagnèrent leurs terres ancestrales, au pied de la chaine des Cascades.
Cette situation alarma les éleveurs de la région et cédant à la pression de ces derniers, le gouvernement décida en 1872 d'employer la force pour expulsé les Modocs de leur terres.
Ce fut le général Edward R.S. Canby qui fut chargé de mettre un terme au conflit et de reconduire les Modocs vers leur réserve de l'Orégon.Canby était un officier trés connu, vétéran des guerres indiennes dans l'Ouest, il était réputé compréhensif à l'égard de ceux-ci. En novembre 1872, l'armée localisa le camp de Captain Jack, ayant sommé les indiens de déposer les armes, la compagnie C du 1er régiment de cavalerie commença à investir le camp. Captain Jack et les siens ripostèrent immédiatement en ouvrant le feu sur les soldats puis se retirèrent dans un lieu totalement inaccessible surnommé "La Forteresse" qu'on comparai alors à la surface pétrifiée d'une mer déchainée, ils y vurent bientôt rejoint par une autre bande.
En janvier 1873, l'armée tenta de les délogés mais la bataille engagée tourna rapidement à l'avantage des Modocs qui connaissaient si bien leur territoire du champs de lave que les soldats durent battre en retraite sans même avoir aperçu un indiens. Canby décida alors de commencer un véritable siège de la "Forteresse" tout en débutant des négociations avec Kintpuash qui commençait à être favorable à la paix. Mais les partisans de ce derniers étaient partagé en deux, certains désirant se rendre, d'autres plus irréductibles voulaient poursuivre la lutte. Et lorsque Captain Jack fit part de son intention de négocier avec Canby en terrain neutre, le clan des irréductibles mené par Jim Hooker, l'humilia et le contraignit à promettre qu'il tuerait la délégation blanche lors de l'entretien prévu. Le 11 avril 1873, la rencontre prévue eu lieu, le général Canby et des délégués du gouvernement rencontrèrent les Modocs. Au cours de l'entrevue, Captain Jack se leva soudain, sortit son pistolet et conformément à sa promesse, tira une balle dans la tête de Canby tandis que ces hommes se ruèrent sur les autres membres de la délégation blanche, les tuant pratiquement tous, seul un membre réussit à prendre la fuite.
Cet acte scella définitivement le sort des Modocs. Le gouvernement de Washington réagit d'une façon tout à fait prévisible à cet acte. Il donna carte blanche à tout les commandant de la région pour mettre fin à ceux conflit, les informants que : "toutes mesures de sévérité à l'encontre des sauvages serait approuvée", il renforça les troupes de la région. L'armée ainsi renforcé tenta à nouveau d'attaqué la "Forterresse", après un assaut de trois jours, les Modocs durent se replier plus loin dans le champ de lave. Quelque jours plus tard, un détachement d'une cinquantaine de soldat tomba dans une embuscade et perdit la moitié de ses hommes. Au bout de quelques semaines, les Modocs échappèrent totalement à leurs poursuivants.
Mais entre temps, les dissensions entre les chefs de la tribu ne cessairent de croître, et Jim Hooker l'un des principaux leaders du clan des irréductibles finit par trahir les siens en proposant aux blancs de les aider à capturer Captain Jack et les siens en échange d'une amnistie. Le 28 mai, il conduisit l'armée à Willow Creek près de Clear Lake. Captain Jack fut à nouveau sommé de déposé les armes, les Modocs, sachant ce qui les attendaient s'ils se rendaient, se dispersèrent et furent capturé les uns après les autres par les soldats dans les jours suivant. Captain Jack finit par se constituer lui-même prisonnier le 3 juin.
Le général William T. Sherman, alors commandant en chef de l'armée, aurait préféré que Kintpuash et les autres chefs soit tués. Il comptait ensuite disperser les Modocs survivant dans les réserves de l'Est, afin que selon ses propres dires : "le nom même des Modocs sombre dans l'oubli". Mais la rédition de Captain Jack et la capture des autres chefs, l'obligeai à les traduire devant un tribunal. Sur les 159 survivants de la tribu, Captain Jack et trois autre chefs furent pendu le 3 octobre tandis que les 155 autres membres furent conduits jusqu'au Territoire Indien où ils furent assimilés au Cherokees et aux autres tribus déportée dans ces territoires. Après son exécution, le corps de Captain Jack fut secrètement déterré et embaumé, puis il fut exposé comme une vulgaire attraction de foire dans les grandes villes de l'Est.
C'est ainsi que s'achèvent l'histoire des Modocs, aujourd'hui éliminé, le seul souvenir qui reste de ce peuple est le nom donné à un comté du nord de la Californie. C'est sur cette triste fin que nous vous quittons en vous invitant le mois prochain