Initialement cette page comptait deux grandes parties, l'une consacrée aux massacre de 1890, l'autre consacrée aux évènements de 1973 ayant eu lieu au même endroits. Cependant la seconde partie ayant été reprise dans son intégralité sur la page politique dans la rubrique "Wounded Knee", nous n'avons mis ici que la première partie consacrée au massacre de 1890.
Pour évoquer la tragédie ou le massacre de Wounded Knee il est nécessaire de remonter dans le temps :
Avril 1825 : Afin de protéger les Natifs américains de l'invasion continuelle des colons blancs sur leurs terres, le gouvernement américain les prend sous sa protection. Les Indiens sont encore libres de chevaucher sur leurs grandes plaines, le bison se faisant de plus en plus rare beaucoup trouvent refuge près des forts ou dans les réserves pour les saisons d'hivers.
29 avril 1868 : Signature du Traité de Fort Laramie
Les tribus Cheyenne Dakota Lakota Nakota et le gouvernement signent le traité de paix. Le gouvernement s'engage à dédommager les tribus pour les dommages et pertes territoriales subis. Les tribus sont souveraines sur leurs terres et ont le pouvoir de les gérer, d'y faire régner l'ordre et de rejeter tout nouveau colon blanc. Toute nouvelle cession d'une part de leur terre au gouvernement américain devra requérir la signature d'au moins le 3/4 des adultes mâles des territoires concernés. Les tribus conservent le droit de chasser dans les Big Horn Mountains ainsi que dans la partie nord de la North Platte River.
Puis de l'or est découvert dans les Black Hills. A partir de 1874 le gouvernement va tenter par des négociations avec les tribus de reprendre les Black Hills. Les tribus refusent, les Black Hills sont leurs terres sacrées. Le gouvernement lance alors un ultimatum : le 31 janvier 1876, tous les Indiens qui n'auront pas quitté les Black Hills pour rejoindre les réserves seront considérés comme rebelles et traités en conséquence. Crazy Horse et Sitting Bull refusent d'obtempérer. Ils continuent de chasser et de vivre libres sur leur terres sacrées. Sitting Bull souhaite réunir toutes les tribus alliées des Dakota. En juin 1976 a lieu le plus grand rassemblement de l'histoire des Indiens d'Amérique du Nord. Sitting Bull, Gall et Crazy Horse sont rejoints par leurs alliés et frères Cheyenne ainsi que par une grande quantité d'Indiens qui fuient les réserves. Ils s'installent sur les berges de la Little Big Horn. Le 25 juin, bataille de Little Big Horn River. Le Général Custer surnommé "le boucher" s'attaque au village qui s'étend sur plusieurs km de long. Défaite du 7ème de cavalerie de l'armée américaine.
28 février 1877 : Violation par les Etats Unis du traité de Fort Laramie et du 5ème amendement de la constitution américaine : la colonisation des terres Indiennes s'accentue. Le gouvernement américain sous la pression des compagnies minières confisque les Black Hills, et ce, sans les signatures des adultes mâles des réserves concernées. Article 5 : En considération des terres confisquées et des droits de chasse retirés, le gouvernement fournira des rations alimentaires aux tribus aussi longtemps que nécessaire pour leur survivance.
Article 8 : Les tribus sont soumises aux même lois que les ressortissants américains, bénéficient des mêmes protections ont le droit de pratiquer en toute liberté leur religion et d'accéder à la propriété (en théorie).
6 mai 1877 : Crazy Horse et son peuple, malade, souffrant de famine se rendent. Ils se présentent à l'agence de Red Cloud.
Septembre 1877 : Crazy Horse est assassiné - Sitting Bull est toujours en fuite et refuse de se rendre.
19 Juillet 1881 : poussé par la maladie et la famine Sitting Bull se rend, des ses 3 000 guerriers, 2 800 ont déjà rejoint les réserves.
Automne 1883 : Dernière chasse au bison, le commerce blanc des fourrures et le rail ont eu raison du bison qui est désormais en voie d'extinction. Les conditions de vie sur les réserves sont épouvantables. La famine, les maladies et l'alcool y font rage, les rations gouvernementales arrivent avec des mois de retard quand elles n'arrivent pas du tout. Les terres consenties aux Indiens sont incultivables, leurs troupeaux de bœufs sont décimés par la maladie.
Sur la réserve des Blackfeet du Montana qui comptaient 3000 âmes ils n'en restent plus que 1600.
Les tribus sont poussées au désespoir. Les rapports dramatiques qui arrivent sur les Bureaux des Affaires Indiennes restent lettres mortes : Un bon Indien est un Indien mort.
Janvier 1889 : Wovoka un Homme Médecine Paiute du Nevada a une vision : la résurrection des Nations Indiennes, le retour du bison et le départ des blancs se feront grâce à la danse et aux chants rituels : la Ghost Dance ou danse des esprits était née. La Ghost Dance se propage sur toutes les réserves des Etats Unis et l'espoir des Nations Indiennes renaît.
2 mars 1889 : Le gouvernement veut reprendre 9 millions d'âcres de la grande réserve du Traité de Fort Laramie. Il décide pour cela que la signature 3/4 des adultes mâles devra être requise. Tous les Indiens de la grande réserve Sioux sont convoqués pour signer l'acte de vente. Les Indiens refusent de signer. Le traité de Fort Laramie est encore une fois violé : le gouvernement confisque les 9 millions d'âcres et la grande réserve du Dakota est alors scindée en 6 petites réserves. Aucun Indien ne peut quitter sa réserve sans autorisation spéciale d'un agent Indien.
Les mariages inter-tribaux sont fréquents. Le gouvernement a trouvé un moyen de séparer les familles.
Les rations prévues dans le traité de Fort Laramie sont diminuées de 50%.
Année 1890 : Plus la famine fait rage plus les Indiens des 6 réserves pratiquent la Ghost Dance, conduits pour cela par l'homme médecine Sitting Bull. Les colons blancs sont apeurés et une troupe d'environ 650 soldats est envoyée sur la réserve de Pine Ridge. L'armée assassine tous les Indiens qu'elle surprend à danser la Ghost Dance.
Inquiet par l'ampleur que prend le mouvement, les autorités militaires ordonnent l'arrestation de Sitting Bull à la réserve de Standing Rock le 15 décembre 1890. En fait d'arrestation, Sitting Bull fut tué d'une balle par un Lakotas en tenue de policier des Etats Unis. La mort de Sitting Bull jeta un grand froid parmi les Amérindiens. Ses amis se réfugient chez le Chef Big Foot.
Craignant à son tour des représailles, le Chef Big Foot atteint de tuberculose et souffrant de famine demande asile à Red Cloud. Ce dernier accepte, Big Food et son clan (environ 300 femmes enfants et vieillards) se dirigent donc vers l'agence de Pine Ridge sans avoir demandé l'autorisation spéciale exigée par le gouvernement.
Le 28 Décembre 1890 ils s'arrêtent pour camper à Wounded Knee (environ 6 km de l'agence gouvernementale de Pine Ridge). Pendant ce temps, l'armée avait lancée le 7eme de Cavalerie sous les ordres du colonel James W.Forsyth à leur poursuite.
Le 29 Décembre 1890 au matin : l'armée encercle le campement de Big Foot et installe des mitrailleuses Hotchkiss. Le chef, extrêmement faible agite le petit drapeau blanc qu'il avait accroché à sa civière. L'armée ordonne aux Indiens de rendre leurs armes, et de se rassembler pendant que les soldats fouillent le camps faisant preuve d'une grande rudesse vis à vis des Lakota. Les Miniconjus de Big Foot obtempèrent. Qui a tiré le premier coup de feu qui déclencha la fusillade, nul ne le sait, mais un coup de feu parti. Aussitôt, l'armée tire sans distinction sur les 300 femmes enfants et vieillards. Les femmes hurlaient tentant d'échapper aux tirs, les enfants accrochés aux jupes de leur mère pleuraient, pas longtemps…….Puis les tirs cessent, c'est le silence, la fumée s'évapore : environ 300 cadavres dont celui de Big Foot jonchent le sol. L'acharnement de l'armée fût tel que des cadavres de femmes qui tentaient de fuir leurs bourreaux furent retrouvés à quelques 2 km de Wounded Knee. Témoignage : Une femme gisait dans son sang, son bébé tétait encore son sein. De leur coté, les soldats dénombrent vingt cinq tués et trente neuf blessés. Une enquête révéla que les pertes subies par l'armée américaine était le fait de leurs propres armes. Le 3 janvier 1891 Les cadavres sont jetés dans une fosse commune sans plus de formalités.
Le massacre de Wounded Knee s'il avait définitivement anéantit le dernier espoir des Nations Indiennes de recouvrer leur chère liberté n'avait en aucun assouvit la soif des gouvernements américains successifs qui pensaient avoir définitivement brisé la résistance amérindienne.